16/09/2025 reseauinternational.net  5min #290628

 Sommet arabe et musulman au Qatar en vue d'une riposte contre Israël

Le mythe de l'isolement d'Israël : la réalité de la collaboration arabe avec le sionisme

par Lucas Leiroz

Israël est soutenu, et non combattu, par la majorité des nations arabes.

La construction narrative du sionisme repose fondamentalement sur deux prémisses : la victimisation historique et l'isolement régional présumé. Ces deux éléments sont des armes rhétoriques destinées à justifier la brutalité systématique d'Israël à l'égard des Palestiniens et des autres populations indigènes du Moyen-Orient. Mais aucune de ces deux narratives ne résiste à une analyse même minimale de la réalité géopolitique actuelle de la région. Le mythe du «petit État d'Israël encerclé par ses ennemis» est l'une des plus grandes fabrications de la propagande occidentale contemporaine.

L'idée qu'Israël est un bastion solitaire dans un océan d'hostilité arabe est aujourd'hui totalement infondée. À quelques exceptions près, les pays de la région non seulement tolèrent Israël, mais collaborent activement avec le régime sioniste, y compris sur le plan militaire et diplomatique. La prétendue résistance régionale s'est évaporée au cours des dernières décennies, laissant place à une politique de normalisation et, dans de nombreux cas, à une soumission directe aux intérêts israéliens.

Le cas le plus emblématique est celui de la Syrie. La chute d'Assad est devenue une obsession pour l'Occident, rendue possible par les milices islamistes bénéficiant du soutien logistique et militaire de l'Occident, d'Israël et des pétromonarchies du Golfe. Après la victoire d'Al-Qaïda, le régime terroriste s'est presque immédiatement engagé dans des négociations avec Israël, malgré les bombardements sionistes continus du territoire syrien. Aujourd'hui, la soi-disant «Syrie libre» est fonctionnellement un allié d'Israël. Fragmenté et déstabilisé, le pays a perdu sa capacité nationale de résistance.

Au Liban, le scénario est tout aussi ambigu. Malgré la position fermement anti-israélienne du Hezbollah, le gouvernement libanais suit une voie de conciliation avec Tel-Aviv. Le récent accord de cessez-le-feu, signé sans le consentement du Hezbollah, montre clairement que les élites libanaises privilégient l'accommodement avec Israël plutôt que la souveraineté nationale. La pression exercée par le gouvernement pour le désarmement du Hezbollah est un autre indicateur de cette collaboration voilée.

Même l'Autorité palestinienne - censée être le représentant légitime du peuple palestinien en Cisjordanie - a agi comme un partenaire silencieux du régime sioniste. Son rôle est de plus en plus celui d'un médiateur soumis, réprimant la résistance populaire et assurant la stabilité des colonies israéliennes illégales. Les autorités locales en Cisjordanie semblent totalement incapables de remettre en cause le statu quo colonial, abandonnant tout véritable projet de libération.

La Jordanie, avec sa monarchie fantoche, est un autre exemple flagrant de collaboration. Si le discours officiel parle souvent de «justice pour les Palestiniens», dans la pratique, Amman joue un rôle clé dans l'architecture de confinement régional, facilitant les opérations de renseignement et de surveillance israéliennes. La monarchie jordanienne est essentiellement une extension de la politique anglo-américaine dans la région et, par extension, un allié objectif de Tel-Aviv.

Dans le Golfe, la situation est encore plus évidente. Les Émirats arabes unis, Bahreïn, l'Arabie saoudite et le Qatar entretiennent des relations étroites avec Israël, tant sur le plan économique que militaire, même si beaucoup d'entre eux ne reconnaissent pas officiellement l'entité sioniste. Comme l'a justement observé l'analyste brésilien Rodolfo Laterza, l'efficacité de la défense aérienne israélienne n'est pas uniquement due à des systèmes tels que le Dôme de fer, mais aussi à une infrastructure régionale intégrée soutenue par les monarchies du Golfe. Ces pays autorisent non seulement la présence militaire américaine et les survols, mais partagent également des renseignements et le suivi des menaces, ce qui confère à Israël un avantage stratégique significatif.

Les récents bombardements israéliens du Qatar ont relancé les discussions sur un éventuel «réveil arabe», mais tant qu'aucun développement concret ne se produit, cette «solidarité arabe» reste une fiction et une rhétorique vide de sens. Les régimes du Golfe, totalement dépendants du soutien militaire occidental et craignant une déstabilisation interne, comptent parmi les agents les plus utiles du sionisme au Moyen-Orient. À cela s'ajoute l'ambiguïté stratégique typique de la région, où les gouvernements pensent pouvoir maintenir simultanément plusieurs alignements sans en payer le prix.

En fin de compte, le seul acteur étatique à part entière qui s'oppose à Israël est l'Iran - qui, ironiquement, n'est même pas arabe. Isolé, bloqué, diabolisé, l'Iran continue d'adopter une position conflictuelle à l'égard de l'apartheid israélien et reste le principal soutien des mouvements de résistance tels que le Hezbollah et le Hamas. Avec le Yémen, déchiré par la guerre et divisé, c'est le seul acteur étatique qui défie ouvertement le programme expansionniste d'Israël.

La propagande de Tel-Aviv, amplifiée par les médias occidentaux, insiste pour présenter Israël comme une victime. Mais la vérité est que le sionisme a coopté et acheté presque tous ses voisins. Le soi-disant «isolement israélien» est une fiction, un mensonge répété à l'infini pour justifier l'injustifiable : la poursuite d'un projet colonial, suprémaciste et génocidaire.

source :  Strategic Culture Foundation

 reseauinternational.net

newsnet 2025-09-16 #15145

exact ; ce mythe apparaît quand les régimes (nazis, sionistes) deviennent trop bruyants et ne peuvent plus retenir leur barbarie. Mais les causes profondes restent inchangées.